Actus du développement durable
21/07/2015
3ème conférence internationale sur le financement du développement
La troisième Conférence Internationale sur le financement du développement a eu lieu du 14 au 16 juillet à Addis Abeba. Le programme d’action d’Addis-Abeba contient 134 paragraphes dont une centaine de mesures concrètes. Celles-ci couvrent la question des sources de financement, mais aussi la coopération sur la technologie, la science, l’innovation, la protection sociale, le commerce et le renforcement de capacité. Question cruciale, le financement est considéré comme le pivot du succès de la COP21 et du nouvel agenda de développement durable, 17 ODD - objectifs de développement durable – qui devront construire le monde de 2030 et que l'Assemblée Générale des Nations Unies adoptera en septembre prochain. L’accord d’Addis-Abeba est une première base pour l'agenda post-2015 de l'ONU en matière de développement durable. Dans le texte de la déclaration, la distinction entre le financement du changement climatique et celui du développement durable est extrêmement fine. Si la société civile appelle plutôt à ce que ces fonds s’ajoutent et ne substituent pas, les négociateurs ont décidé de renvoyer le sujet du financement du climat à la COP21. Selon l’AFD, il y a un consensus assez robuste sur le fait que le financement du climat doit s’intégrer dans le financement du développement. Le débat a également porté sur le projet de la création d’un organisme fiscal intergouvernemental. Proposé par le G77 (groupe composé de 134 pays en développement ou émergents), cet organisme fiscal intergouvernemental a été retoqué par les pays du Nord qui ont considéré que l’OCDE offrait un cadre suffisant à la discussion sur le financement du développement. L’accord reconnait de l’importance du rôle des ressources nationales, qui représentent 90 % du financement du développement. Même si l’accord souligne la nécessaire mobilisation des ressources domestiques ainsi que le recours au secteur privé pour couvrir les besoins de financement des pays en voie de développement, les pays ont également réaffirmé leur engagement à l’APD (aide publique au développement), en particulier pour les pays les moins avancés. La déclaration met également en avant une meilleure coopération Sud-Sud. De plus, un alignement entre investissements privés et lignes directrices du développement durable est nécessaire pour que toutes les mesures prises puissent être mises en place avec efficacité. Avancé majeure, l’accord pointe également la reconnaissance des acteurs locaux, avec pour la un paragraphe innovant sur les collectivités territoriales. Le Quai d'Orsay a salué l’accord trouvé à l’issue de la Conférence et les réponses qu'il apporte aux enjeux actuels du financement du développement. Néanmoins, les ONG le trouvent décevant et soulignent la faible écoute accordée aux pays en développement, le manque d’éléments sur le respect des normes par les entreprises et le refus de créer un organisme fiscale intergouvernemental - occasion manquée de d’aller vers une gouvernance économique internationale plus démocratique. La prochaine conférence de suivi aura lieu en 2019.
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